La Nuit juste avant les forêts

Un homme seul, étranger, erre la nuit sous la pluie dans une métropole hostile. Il évoque ses rencontres sans lendemain, la vie telle quʼil la subit, celle dont il rêve. Les thèmes traditionnels de Koltès sont̀ réunis: la solitude absolue de lʼêtre, la confrontation à autrui, le travail, lʼamour, la violence, le rejet, lʼoppression sociale, la vision dʼun monde déformé. Mais avant tout «La Nuit juste avant les forêêts» pose la question de lʼAutre. Indifférent, inquiétant ou rassurant, ennemi souvent, amical parfois. On ne saura jamais à qui «Je» se confie, on ignorera à qui sʼadresse le «Tu» de lʼincipit «Tu tournais le coin de la rue lorsque je tʼai vu». Ce camarade qui apparaît et disparaît nʼest peut-être que le fruit dʼune imagination enfiévrée. La parole est lâchée et se déverse à flux continu. Elle ne sʼarrêtera plus avant la fermeture des guillemets. Dans «La Nuit juste avant les forêts», seule la parole est acte, toutes les actions racontées sont anciennes; nous nʼen connaissons que lʼimpact.